EXHIBITIONS

Takashi Hamaguchi “Student Radicals, Japan 1968 – 69”

Dates: Dec 4, 2014 – Jan 24, 2015
Location: Taka Ishii Gallery Photography Paris

In 1964 the first US nuclear submarine to arrive in Japan docked at Sasebo, resulting in mass nationwide protests. Apart from Sasebo itself there were large demonstrations in the ports of Kobe and Yokosuka. In 1966 the first nuclear submarine docked at Yokosuka in Tokyo Bay, just a short distance from the cities of Yokohama and Tokyo.

Along with such events, student dissatisfaction had been smouldering for years, and erupted in 1968 at Tokyo University and Nihon University, with violent clashes between the police and students. Students barricaded themselves within university buildings, notably Yasuda Hall, the iconic tower building of Tokyo University. The actions spread to over 300 universities across Japan.

From 1960 there were widespread demonstrations upon the renewal, and the extension, of the Treaty of Mutual Cooperation and Security (ANPO) with the USA. The ANPO Treaty provided for an ongoing US military presence in Japan, including over 300 sites, offices and bases and around one fifth of the entire land area of Okinawa. The island of Okinawa was only returned to Japanese sovereignty in 1971. The issue was further inflamed by use of US bases to support the Vietnam War and related actions. The student struggle, originated out of student criticism of the university authorities was intertwined with these issues. A large number of students protested against the renewal of ANPO in 1960, the clashes resulting in the death of a student activist. The grief and anger grew with next generation of students, the 1968-generation, with protests intensifying in the years up leading up to 1970.

The 1960s were a remarkable decade for popular resistance movements. We think of the student riots in Paris, and the Civil Rights and anti-Vietnam movements in the US. Although less well-known in the West, Japan also had major demonstrations, including those against the construction of Narita Airport, the US military presence in the country, nuclear weapons, and the Vietnam War. The 1960s were the decade in which those born after the Second World War came of age. Conservative forces had dominated most societies for several decades; through the recession of the 1930s, war in the 1940s and the austerity and reconstruction of the 1950s. Emerging from these restrictive decades into an unprecedented affluence brought greater aspiration in many aspects of life. The world would never be the same again. The baby-boomer generation had grown up in the post-war period, and were the main actors in the 1968 struggle.

Takashi Hamaguchi started to work as a photographer in the 1950s. He has been continuously documenting this changing society, including many of these political and social struggles, as well as major incidents and turning points in Japanese history. His interest was not just in straight reportage. He chose to be a freelance photographer
rather than news photographer, in order to give himself the freedom to photograph the events and movements that he considered most significant. He joined the Yokohama Art Society in 1965 and the Yokohama Nikakai in 1969, whose leaders included Tadahiko Hayashi and Shotaro Akiyama. Hamaguchi’s photographs are arresting. He is invariably in the thick of the action. We see one image of a student. The rock he has thrown is frozen in mid-air on a trajectory toward the camera. We are there with him in the faces of the “Chukaku-ha” left-wing radicals as they prepare to meet the riot squad or rightist activists.

Hamaguchi has produced iconic images of the revolt. Students charge down the streets of Oji district of Tokyo, brandishing makeshift staves. Twin water cannon plays on the Yasuda Hall of Tokyo University. Fire flares up from the ground as students thrown petrol bombs to defend against police trying to break through into the hall.

Takashi Hamaguchi produced a significant body of work recording the tensions and struggles that accompanied Japan’s transformation in the 1960s and 1970s. For his solo-exhibition at Taka Ishii Gallery Photography Paris, 25 pieces were selected, all shot during 1968-1969, at the very climax of the struggle. Having been long neglected outside of the world of specialists in political history of this era, we are pleased to bring the work of Takashi Hamaguchi to a deserved wider appreciation.

 

En 1964, le premier sous-marin nucléaire américain à se rendre au Japon s’amarrait à Sasebo, près de Nagasaki, entraînant des manifestations de masse à travers le pays. Au delà de Sasebo, de grandes manifestations eurent lieu dans les ports de Kobe et Yokosuka. En 1966, le premier sous-marin nucléaire s’amarrait à Yokosuka, dans la baie de Tokyo, à courte distance des villes de Yokohama et Tokyo.

A la suite de tels événements, le mécontentement des étudiants qui couvait depuis des années éclata en 1968 à l’Université de Tokyo et à l’Université Nihon, avec des affrontements violents entre la police et les étudiants. Les étudiants se barricadèrent dans les bâtiments de l’université, notamment dans le Yasuda Hall, la tour emblématique de l’Université de Tokyo. Les actions se propagèrent dans plus de 300 universités à travers le Japon.

A partir de 1960, des manifestations contre le renouvellement et l’extension du Traité de Coopération Mutuelle et de Sécurité entre les États-Unis et le Japon (ANPO) se multiplièrent. Le traité ANPO prévoyant une présence militaire permanente des États-Unis au Japon dans plus de 300 sites, notamment des bureaux et des bases, et dans environ un cinquième de la superficie totale d’Okinawa. L’île d’Okinawa n’a été rendue à la souveraineté japonaise qu’en 1971. Le problème a été d’avantage aggravé par l’utilisation des bases américaines pour soutenir la guerre du Vietnam. La lutte étudiante découlant des critiques des élèves contre les autorités universitaires fut entremêlée à ces questions. Un grand nombre d’étudiants protestèrent contre le renouvellement de l’ANPO en 1960, les affrontements entraînant la mort d’un militant étudiant. Le chagrin et la colère augmentèrent avec la génération suivante d’étudiants, la génération 1968, avec des manifestations s’intensifiant dans les années menant à 1970.

Les années 1960 ont été une décennie remarquable pour les mouvements de résistance populaire. On a en mémoire les émeutes étudiantes à Paris ou les mouvements Droits Civils et anti-Vietnam aux États-Unis. Faits bien moins connus en occident, le Japon a également été le lieu de manifestations importantes, notamment celles contre la construction de l’aéroport de Narita, la présence militaire américaine dans le pays, les armes nucléaires et la guerre du Vietnam.

Les années 1960 furent la décennie où ceux nés après la seconde guerre mondiale atteignirent la majorité. Les forces conservatrices avaient dominé la plupart des sociétés pendant plusieurs décennies; pendant la récession des années 1930, la guerre des années 1940 et l’austérité et la reconstruction des années 1950. Émerger de ces décennies restrictives dans une abondance sans précédent apporta de grandes aspirations dans de nombreux aspects de la vie. Le monde ne serait plus jamais le même. La génération du baby-boom avait grandi dans la période de l’après-guerre et était le principal acteur des luttes de 1968.

Takashi Hamaguchi a commencé à travailler comme photographe dans les années 1950. Il a continuellement documenté cette société en mutation, nombre de ses luttes politiques et sociales ainsi que les incidents majeurs et les tournants de l’histoire japonaise. Son intérêt n’était pas seulement le reportage. Il a choisi d’être photographe indépendant plutôt que photographe d’agence de presse afin de se donner la liberté de photographier les événements et les mouvements qu’il considérait les plus importants. Il a rejoint le département de photographie de la société d’art Nikakai en 1969, dont les dirigeants comprenaient Tadahiko Hayashi et Shotaro Akiyama.

Les photographies de Hamaguchi sont saisissantes. Il est toujours au cœur de l’action. Nous voyons l’image d’un étudiant. La pierre qu’il a jeté est figée dans les airs sur une trajectoire vers la caméra. Nous sommes là avec luidans les visages des “Chukaku-ha”, gauchistes radicaux qui se préparent à affronter les brigades anti-émeute ou les militants de droite.

Hamaguchi a produit des images emblématiques de la révolte. La charge des étudiants dans les rues du district d’Oji de Tokyo, brandissant des gourdins de fortune. Le jeu des canons à eau sur le hall Yasuda de l’Université de Tokyo. Le feu se propageant au sol alors que les étudiants ont lancé des cocktails Molotov pour se défendre contre la police qui tente de pénétrer dans le hall. Takashi Hamaguchi a produit un important corpus de travaux enregistrant les tensions et les luttes qui ont accompagné la transformation du Japon dans les années 1960 et 1970. Pour cette publication accompagnant son exposition solo à la galerie Taka Ishii Paris, 29 photographies ont été sélectionnées, toutes prises en 1968-69 à l’apogée de la lutte. Après avoir été longtemps négligé en dehors du monde des spécialistes de l’histoire politique de cette époque, nous sommes heureux de soumettre le travail de Takashi Hamaguchi à la reconnaissance plus large qu’il mérite.